L’ancienneté des pierres de cette croix-pendentif parlait aux amateurs, tandis que l’Empereur réaffirmait son aura de conquérant.
Cinq diamants de taille ancienne, trois coussin, un rond et un en goutte, constituaient le précieux ornement de cette broche-pendentif en argent. Le bijou est un probable travail du XVIIIe siècle et il n’y avait pas de précision sur la qualité ni l’origine des pierres. Le résultat de 673 100 € – sextuplant l’estimation – laisse entrevoir leur pureté. Le diamant a toujours fasciné et exacerbé les passions : en 1270, Saint Louis édicte une ordonnance interdisant aux femmes de porter la moindre gemme, et ce n’est que deux siècles plus tard qu’Agnès Sorel, première maîtresse royale officielle, est aussi la première à braver l’interdit. Jusqu’au début du XVIIIe siècle, ils proviennent tous d’Inde, des célèbres mines de Golconde. Alors que celles-ci s’épuisent, des gisements sont découverts vers 1725 dans la région brésilienne du Minas Gerais et les pierres affluent vers l’Europe, où elles séduisent une nouvelle bourgeoisie d’affaires. Pour Napoléon, diamants et joyaux font partie du prestige et participent à lui conférer cette légitimité de naissance qui lui manquait. Une boîte tabatière ovale (9 x 6,5 cm - poids brut 145 g) en or de l’orfèvre Étienne-Lucien Blerzy, à l’effigie de l’Empereur en tenue de colonel des grenadiers à pied de la garde par Jean-Baptiste Isabey (1767-1865), délivrait 53 340 €. La ravissante tabatière montée à cage de Jean Ducrollay (voir l'article C’est dans la boîte ! de la Gazette n° 42, page 92) charmait quant à elle à 25 400 €.