Aujourd’hui majoritairement retranchés dans le silence, les musées ont longtemps pris une part active à la lutte contre le faux. Retour sur une époque pas si lointaine où les conservateurs étudiaient les faussaires pour écrire une histoire du goût et du regard.
Dans le récent ouvrage qu’il consacre à l’affaire Ruffini, Vincent Noce, contributeur de La Gazette , se désole de la passivité des musées face au faux. Trop soucieux de leur réputation, ils se réfugieraient dans le silence et leurs conservateurs se seraient laissé gagner par la résignation : « Dès qu’une œuvre suscite doutes et problèmes, ces institutions se montrent obsédées par les apparences au détriment de leur responsabilité envers la société. » Si la flèche est aiguë et fait mal parce qu’elle frappe juste, il n’en a pas pour autant toujours été ainsi et des exceptions demeurent.
Le faussaire pathétique , Mater Dolorosa , vers 1930, huile sur bois, Pont-Saint-Esprit, musée d’art sacré du Gard. © Conservation départementale du Gard/Jean-Luc Maby
Du Spanish Forger au faussaire pathétique Véritable pionnière en la matière, la Pierpont Morgan Library de New York compte parmi les premiers musées du monde à se saisir de la question du faux. Sa première directrice, Belle da Costa Greene, se voit présenter autour de 1930 une peinture alors attribuée au maître espagnol Jorge Inglés et l’identifie comme un faux. S’appuyant sur l’attribution…
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