Le modèle productiviste du musée aurait dû succomber à la crise, mais il n’en est rien. Jamais le marché de la production d’expositions n’a été aussi dynamique en France, une manne pour les sociétés privées.
Les musées poursuivent-ils l’externalisation de leurs fonctions ? Il y a déjà les boutiques, l’entretien, la surveillance, le gardiennage… Aujourd’hui vient s’ajouter la production d’expositions. Pour une somme évaluée entre un et dix millions d’euros, de nouveaux acteurs proposent de gérer l’itinérance ou les prêts, le commissariat, en passant par le transport, la caisserie, les budgets et les calendriers, l’assurance, l’édition du catalogue, la communication et – ou – les produits dérivés. Organisatrice des événements de la fondation Louis Vuitton parmi d’autres, l’agence Arter, créée en France en 2012, fait office de pionnière. Depuis 2019, année du lancement de Manifesto Expo ou de la plateforme digitale TEO (Touring Exhibitions Organisation) — à destination des acteurs de l’itinérance, producteurs ou lieux d’accueil — , la cadence des créations d’agences s’accélère. «Si ce marché est plus récent en France que dans d’autres pays, il se développe fortement», constate Alexandre Colliex, qui, après quinze ans passés au Centre Pompidou, a rejoint Manifesto en 2019. Le phénomène est monnaie courante au Japon, où les expositions sont conçues par les grands médias, tandis qu’en Italie les éditeurs…
com.dsi.gazette.Article : 30635
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