Probablement façonnée dans l’ouest de la France, l’œuvre rejoint le musée Dobrée de Nantes.
Cette dispersion sur le thème de la Haute Époque était marquée par une préemption du musée Dobrée de Nantes, qui enrichit sa collection grâce à ce Christ du XIIe siècle, conservé depuis le XIXe au sein d’une famille nantaise et emporté pour 132 600 €. Le Sauveur de bronze est à rapprocher d’un modèle qui pourrait provenir de l’ancienne abbaye Notre-Dame de Pontron, près du village de Belligné, en Loire-Atlantique. Une œuvre répertoriée par un spécialiste des crucifix, le docteur Paul Thoby, ancien conservateur honoraire du musée départemental Thomas-Dobrée de Nantes. Ces rares effigies, probablement réalisées dans l’ouest de la France, se caractérisent par la finesse d’exécution de leurs détails raffinés, comme les mèches de cheveux reposant sur les épaules ou les plis du périzonium noué sur la hanche. Certains critères anatomiques du buste, à l’image des nombreuses côtes, témoignent encore de l’influence byzantine. Fait remarquable, le Christ n’a pas quitté sa plaque d’origine, un support très rarement conservé. Y figurent plusieurs inscriptions, en particulier l’alpha, l’oméga et le monogramme «INRI», placés dans le nimbe crucifère situé à l’intersection des branches de la croix. Autre trésor d’orfèvrerie, un coffret (27,3 x 33,7 x 24,5 cm) était disputé à 104 000 € en raison de sa rareté : anciennement conservé dans une collection royale européenne, façonné vers 1630-1640 en Espagne ou dans l’une de ses colonies comme le Pérou, il a été entièrement recouvert de feuilles d’argent ornées d’un décor mythologique au repoussé (voir Gazette n° 43, page 38). Réalisé en Italie du Nord dans la seconde moitié du XIVe siècle, un autre modèle recouvert de plaques d’os sculptées de scènes bachiques, alternant avec des visages lunaires, obtenait quant à lui 58 500 €. Succès également pour une tête de sainte femme (h. 16,5 cm) sculptée dans l’albâtre à la fin du XVe siècle, peut-être dans les Pays-Bas septentrionaux (voir l'article Chef-d’œuvre bourguignon de la Gazette n° 43, page 44), dont le doux visage coiffé d’un turban séduisait à 46 800 €.