Pop art américain

Un bel hommage. Tom Wesselman a inclus dans les titres de certaines de ses créations le noms des artistes qui l’ont inspiré, dont Andy Warhol, Cézanne ou Mondrian. Avec cette sérigraphie, il exprime toute son admiration pour Roy Lichtenstein (1923-1997), l’un des acteurs les plus importants du pop art. Né à la fin des années 1950, dans une période entièrement dominée, aux États-Unis, par l’expressionnisme abstrait d’un Jackson Pollock et d’un Willem de Kooning, ce mouvement constitue une réaction face à celui-ci et à son éloignement de la réalité, de la vie quotidienne. D’où l’idée de se servir de la culture populaire et des objets produits en série par la société de consommation, afin de désacraliser l’œuvre d’art et de provoquer les réactions des spectateurs avec des sujets parfois polémiques ou politiques. Mais si Lichtenstein a essentiellement puisé son inspiration dans la bande dessinée et la publicité, Wesselmann a quant à lui choisi une autre voie. En effet, l’artiste originaire de Cincinnati, qui commence à dessiner durant ses années d’incorporation dans l’armée, concentre son travail sur deux thèmes principaux : le nu féminin et la nature morte. Deux genres éminemment traditionnels qu’il s’évertuera à renouveler, grâce à des formes simplifiées et planes, des lignes de contour marquées et des couleurs vives destinées à attirer l’attention. Un style qui n’est pas sans évoquer l’œuvre d’un certain Henri Matisse... Par ses mises en scène érotiques du corps de la femme, l’artiste critique les représentations visuelles simplistes utilisées par la publicité. Si ses années d’études, à l’Art Academy de Cincinnati et à la Cooper Union de New York, sont placées sous l’influence de Robert Motherwell ou de Willem de Kooning, Wesselman cherche, dès 1959, à se distinguer des mouvements abstraits en s’attaquant à ces sujets figuratifs académiques. Comme les autres figures du pop art, il essaie également de varier les médiums, utilisant le collage, le découpage du métal ou encore la sérigraphie, procédé industriel s’accordant parfaitement aux préceptes du mouvement : s’adresser au plus grand nombre.