Lancée en octobre, la première édition des Traversées de Poitiers, confiée à l’artiste sud-coréenne Kimsooja, se donne pour mission de révéler le patrimoine de la ville. Mieux : de le réveiller.
Il fallait oser. Installer un conteneur bariolé devant l’austère cathédrale Saint-Pierre, construire un labyrinthe de bambous sur le parvis du musée Sainte-Croix, disposer une vieille camionnette chargée de baluchons devant le retable de marbre noir et doré d’une chapelle, envelopper de mélopées envoûtantes le baptistère Saint-Jean, édifié au V e siècle, jouer sur les reflets d’une lumière arc-en-ciel dans la crypte abritant sainte Radegonde, reine des Francs et patronne de la ville… Le choc est rude pour qui a connu Poitiers, sage et calme préfecture de la Vienne au charme provincial, dans ses beaux habits médiévaux. Il est aussi sacrément salutaire car, face à de telles confrontations, le visiteur s’étonne, s’amuse, se cabre… Et les monuments remarquables de la ville, dérangés dans leur immuable écrin de pierre, en sortent comme réveillés. «Ces Traversées permettent de révéler le patrimoine, notamment en jouant sur les contrastes», constate Henri Loyrette, ancien directeur d’Orsay puis du Louvre, qui a animé l’équipe chargée de mettre en place la manifestation. Un palais comme catalyseur Lorsque le comité de pilotage se réunit pour la première fois en 2016, à l’initiative du maire de la ville Alain Claeys, l’objectif est d’abord de trouver une nouvelle destination au…
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