Ouvrage d’une authenticité puissante, une lithographie du maître de l’« outrenoir » répondait à de saints personnages médiévaux, sculptés dans le bois.
Les lithographies représentent la part la plus importante de l’œuvre imprimée — peu nombreuse — de Pierre Soulages, avec quarante-neuf numéros. Après un arrêt en 1964 de l’usage de cette technique (acquise à ses débuts dans l’atelier parisien de Fernand Mourlot), il s’y replonge avec fièvre entre 1968-1969, période de créativité durant laquelle il en livrera douze. Prolongement direct de ses recherches picturales, ce médium autorise naturellement l’impression en couleur et la duplication, mais Soulages reprend souvent ses matrices afin de les enrichir de nouveaux éléments. En atteste la Lithographie n° 22 (77 x 53,5 cm) de l’année 1969, adjugée ici 22 715 € ; il s’agit d’une épreuve d’artiste signée avec envoi autographe à André Almuro, un producteur de radio, compositeur et réalisateur français. Puissante, l’œuvre rappelle de manière spectaculaire que les impressions lithographiques de Soulages font disparaître les marges blanches, comme en expansion hors cadre. En écho à cette force tellurique authentique, on s’attardait aussi sur un groupe sculpté dans le bois au XVe siècle, en Bourgogne. Il représente plusieurs Saints personnages, portant des traces de polychromie (h. 30 cm). Il était acheté 8 554 €. Bien différente s’affichait la préciosité du lot suivant : un vase balustre ancien de Chine, aux émaux cloisonnés (55,5 cm), les anses en têtes de lion, saisi à 10 234 €. On restait dans le travail du métal avec un attendrissant groupe de bronze à patine brune, signé sur la terrasse «Antoine Louis Barye». Cette Famille de cerfs ou Cerf, biche et faon, portant aussi le cachet du fondeur Barbedienne (24,5 x 25 cm), méritait bien 6 400 €. Pour le même prix, on pouvait également repartir en possession d’un vase dans le goût de Jean-Joseph Carriès, en grès émaillé brun à coulures métallisées (h. 24 cm).