Installé en Normandie en 1930, le maître reprend ses travaux précédents pour mieux imaginer les formes à inventer. L’atelier de Boisgeloup devient le creuset d’une intense production pendant cinq ans.
Le 10 juin 1930, Picasso acquiert Boisgeloup, une bâtisse normande des XVII e et XVIII e siècles (voir la Gazette n o 15, page 188). Ce château et son parc de plusieurs hectares sont isolés par un mur d’enceinte, idéal pour préserver l’intimité de l’artiste et de sa famille… et avant tout, celle de son travail ! Dans les dépendances, il va pouvoir installer un atelier de sculpture, à laquelle il s’est remis depuis deux ans, et trouve l’espace nécessaire à la réalisation de gravures. Ce lieu devient alors un laboratoire où Picasso s’abandonne à la création instinctive, à l’innovation absolue, tout en revenant à des formes laissées en chemin depuis le début du siècle. La sculpture est souvent associée aux années Boisgeloup, mais elle y dialogue intimement avec la peinture. «Qu’est-ce que la sculpture ? Qu’est-ce que la peinture ? On se cramponne à des idées vieillottes, comme si le rôle de l’artiste n’était pas précisément d’en créer de nouvelles», confie-t-il à Brassaï en 1964. C’est à cette période riche et intense que le musée des beaux-arts de Rouen consacre une exposition. Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par une armature en fer de larges dimensions,…
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