Lors de la vente orchestrée par Pierre Bergé & Associés le mardi 3 mai au 21, avenue Kléber, les acheteurs se laissaient séduire par ce crayon et aquarelle sur papier (26,2 x 21,5 cm) signé Francis Picabia (1879-1953). Sobrement intitulée Transparence, l’œuvre sextuplait son estimation haute, atteignant 38 350 €. Datée vers 1935, elle s’inscrit dans cette longue série des œuvres éponymes initiée à l’orée des années 1930 et synthétisant les découvertes radicales de Picabia avec l’assemblage de sources plus traditionnelles. Le marchand Léonce Rosenberg ne s’y est pas trompé, qui organise en 1930 une grande rétrospective de l’artiste, écrivant en préface du catalogue : «Les transparences sont l’association entre le visible et l’invisible [...] C’est cette notion du temps, ajoutée à celle de l’espace, qui constitue précisément la doctrine de votre art. Au-delà de l’instantanéité, vers l’infini, tel est votre idéal.»