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Photographie et archives : le cas Fratelli Alinari

Publié le , par Zaha Redman

Le possible rachat de la plus ancienne firme photographique au monde par la région de Toscane polarise les problèmes autour des grandes archives d’images d’époque. Retour sur cette saga transalpine.

Autoportrait de groupe, Giuseppe, Romualdo et Leopoldo Alinari, vers 1865. Photographie et archives : le cas Fratelli Alinari
Autoportrait de groupe, Giuseppe, Romualdo et Leopoldo Alinari, vers 1865.
© Archivio Alinari
Dernier exemple de la ruine commerciale des archives photographiques traditionnelles, la faillite récente de Fratelli Alinari est un casse-tête prodigieux, une énigme autour des grands contentieux entre le patrimoine, le marché de l’art, les technologies digitales et l’indispensable enfantement d’un nouvel horizon culturel. Fondée à Florence en 1852, Fratelli Alinari fut la première entreprise photographique industrielle et commerciale, mais aussi la plus pérenne. Elle reste une légende de la profession, par ses origines artistiques et son histoire, son prestige et les péripéties qui l’ont sauvée de la débâcle. Mais, au cours de l’été dernier, son patrimoine plusieurs millions de documents, des plaques de verres, des négatifs, des tirages, des albums et des livres rares , rangé dans des dizaines de milliers de cartons, a rejoint les dépôts de la société Art  Defender, dans la banlieue de Florence. Cet «enfouissement» est un événement unique en son genre, par son ampleur, mais aussi par l’embarras qu’il suscite. C’est un acte difficile à définir, qui devrait être une mise en sommeil provisoire… Mais la comparaison avec l’enfouissement de matières radioactives ou de déchets toxiques, quoique troublante, n’est pas si farfelue. Au milieu du XIX e   siècle, l’Italie attire encore la plupart des artistes autour de la formule bien rodée du Grand Tour et, derrière eux, des aristocrates et des foules de voyageurs fortunés. Ils veulent des images souvenirs des fresques de Florence ou des monuments de Rome, et les gravures ne font plus l’affaire.…
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