Le Chevalier Volaire a pris peu à peu une place privilégiée parmi les peintres de paysage du XVIIIe siècle. S’il fut longtemps considéré comme un artiste répétitif, ses impressionnantes thématiques ont finalement séduit un grand nombre d’amateurs comme de spécialistes. Parmi ces derniers, Emilie Beck Saiello, qui lui a consacré un catalogue raisonné en 2011 (éditions Arthena). Comment reprocher à Pierre-Jacques Volaire d’avoir parfaitement su mener sa carrière d’un point de vue «marketing» ? D’autant qu’il fut un artiste techniquement irréprochable et qu’il sut moderniser le genre du paysage en le faisant entrer dans une phase romantique, appelée à connaître un développement encore plus grand au XIXe siècle. Pour le Chevalier Volaire, tout commence à Toulon en 1729. Né dans une famille d’artistes son père Jacques était peintre officiel de la ville , le jeune homme travaille en 1754 comme peintre de marine à l’arsenal. Il rencontre Joseph Vernet, de passage afin de réaliser sa fameuse commande du roi Louis XV des vues de tous les ports de France. Les liens se créent et le maître engage Volaire comme assistant, de 1754 à 1762. L’artiste prend ensuite la direction de l’Italie. Après cinq années à Rome, durant lesquelles il peint des marines, il s’installe définitivement à Naples en 1769. Deux ans auparavant, il avait déjà assisté à une éruption du Vésuve. Un spectacle effrayant et grandiose à la fois, qui l’avait autant passionné qu’intrigué, et dont il avait déjà perçu tout le potentiel, tant artistique que commercial. Or, comme si le destin était avec lui, le 14 mai 1771, le volcan entre à nouveau en fureur. Assuré de vendre de nombreux tableaux aux touristes, le peintre en réalise un grand nombre, certains étant aujourd’hui conservés aux musées du Havre, de Toulouse ou encore de Richmond, en Virginie, et d’autres, comme celui-ci, toujours en mains privées. Montrant l’éruption vue de l’Atrio del Cavallo, un vallon situé aux deux tiers de la hauteur du Vésuve, il propose une superbe vue sur les coulées de lave, avec des touristes, médusés, aux premières loges. Au plus près du spectacle !