Décidément, les créations de Pham Hau étaient partout à l’honneur dans l’Hexagone : à Montpellier, l’un de ses coffrets précieux triomphait, décrochant le meilleur score de la session. Avec 32 940 €, cette pièce, provenant d’une famille ayant vécu en Indochine dans les dernières années de la colonisation (voir Gazette n° 43, page 200), confortait, si cela était encore nécessaire, la cote ascendante de l’artiste. Pour cette boîte de grandes dimensions (48 x 24,5 cm), Pham Hau avait repris son thème favori : un paysage luxuriant traité dans différents tons d’or, entre les branches duquel on devine les toits rouges et courbes d’un palais. Retour en Europe, et au XVIIe siècle, avec le lot suivant : un charmant Couple de bergers peint sur un panneau de chêne par le Hollandais Cornelis Van Poelenburgh ; ce dernier s’est également illustré dans le paysage, mais fortement influencé par les Italiens et leurs lumières dorées. Une perspective bucolique qui séduisait un collectionneur, n’hésitant pas à débourser 36 600 €. Bien plus tard, autour de 1860, le peintre Gustave-Achille Guillaumet se spécialise dans les portraits et surtout les vues orientalistes. L’Algérie, qu’il découvre en 1862, le marque profondément, et il y retournera neuf fois, y puisant la matière de son incroyable panorama représentant Le Désert, aujourd’hui exposé au musée d’Orsay. Suivant l’exemple de son illustre prédécesseur Eugène Delacroix, il livrait ici sa version des Massacres de Scio, la dotant d’une ambiance nettement plus inspirée par l’Afrique du Nord. Elle était récompensée par 28 570 €. Une série d’images plus apaisées leur succédait : la suite de lithographies intitulées Les Quatre Saisons, l’une des plus célèbres exécutées par Alfons Mucha ; elle était à vous contre 22 880 €.