Naviguant entre pop art et BD, l’œuvre de Pavlos semble, depuis son décès, connaître un regain d’intérêt en salles des ventes. Pierre Bonnard contentait aussi ses amateurs.
Il n’y avait pas un mais deux Pavlos dans cette session d’art moderne et contemporain. Si le premier – une Composition de 1990 faite de collages de papiers de couleur et de motifs divers – est parti à son estimation basse, soit 20 000 €, le second, cet Hommage à Andy Warhol de 2005, a connu meilleure fortune : il a en effet fallu débourser 131 000 € pour rentrer à la maison accompagné du héros des comics, soit le double de son estimation. L’œuvre se hisse ainsi à la deuxième place du palmarès de Pavlos en dépassant les 100 000 €, fait inédit en salle depuis 2010 (source : arnet). C’est dans le recyclage du vocabulaire de la bande dessinée que l’artiste a fait ses débuts en 1961 avec, déjà, la figure de Superman, mais aussi celles de Popeye et Dick Tracy. Dans son atelier de la rue Vaugirard, situé à côté de celui de Jean Dubuffet, il délaisse peu à peu la peinture pour se consacrer à ces pièces de fines tranches de papier, un jeu avec les objets du quotidien – hommage là aussi à l’influence du pop art américain sur son travail. Le climat à Paris, où il arrive en 1958, est favorable à un tel réemploi : Arman, César, Tinguely ou encore Niki de Saint Phalle apportent aussi une touche de fantaisie décalée sur la scène artistique. Ils étaient d’ailleurs également de la vente : la Grande tête de centaure (240 x 85 85 cm) de 1990 par César, un bronze fondu par Bocquel et numéroté «EA 2/4», partait pour 150 000 €, et une Stèle aux dollars d’Arman, accumulation du célèbre billet vert dans du polyester datée 1973 (62 x 81 x 20 cm), pour 10 000 €. La tendresse de Bonnard devait également séduire : son Nu de dos, une huile de 1905, dépassait paisiblement son estimation haute pour se fixer à 166 000 €.