Le plus stylé des couturiers anglais est un amateur d’art qui court les expositions, photographie à tout va, admire les architectes et collectionne comme il respire. Chez lui, collection rime avec création.
Derrière son bureau londonien de Covent Garden, l’homme disparaît presque, dissimulé par des piles de livres, un ou deux globes terrestres, un dinosaure de métal, une paire de mini-jumelles, quelques dessins… Dans son dos, une immense bibliothèque, riche de dix mille ouvrages d’art, de graphisme, d’architecture ou de photographie. Face à lui, un impressionnant bric-à-brac : des jouets japonais, des vélos ayant appartenu à des célébrités, des maillots jaunes, des chapeaux en tous genres et moult étrangetés, envoyées par des fans depuis le monde entier. Les assistants de Paul Smith sont habitués à ces présents excentriques : téléphones portables livrés par centaines, lapins de toutes tailles, matières et couleurs, mignonne petite crèche en cacahuètes réalisée par une admiratrice patiente et attentionnée, chaise ou skate-board entièrement recouverts de timbres-poste... D’autres relégueraient ces articles souvent kitch dans un sous-sol. Lui les garde à l’œil, s’amusant de cette grande vague d’objets qui transforme son bureau en plage mouvante, leur accordant peut-être autant d’importance qu’à un tirage de David Bailey, photographe vedette du Vogue anglais des années 1960, ou qu’à un tableau de Banksy, un artiste qu’il affectionne.…
com.dsi.gazette.Article : 10745
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