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Paul Signac à Saint-Malo

Publié le , par Christophe Provot
Vente le 04 avril 2023 - 14:00 (CEST) - 7, rond-point des Champs-Élysées - 75008 Paris

Amoureux des ports et de leur atmosphère, Signac livre ici une vue de Saint-Malo et de ses fameux trois-mâts, saisie de ce trait libre et coloré dont il est coutumier.

Paul Signac (1863-1935), Saint-Malo, les terre-neuviers, 1928, aquarelle et crayon... Paul Signac à Saint-Malo

Paul Signac (1863-1935), Saint-Malo, les terre-neuviers, 1928, aquarelle et crayon sur papier signé, daté et situé, 27,7 x 45 cm.

Estimation : 25 000/35 000 €

Signac se sera mis tardivement à l’aquarelle, sur les conseils de Camille Pissarro. Dans la première décennie du XXe siècle, il abandonne partiellement la peinture à l’huile au profit de ce nouveau médium, inaugurant une touche plus spontanée et fluide. Cela lui permet également de mieux capter cette lumière qui lui est si chère. Dans cette aquarelle de 1928, comme dans nombre de ses paysages, l'eau tient le premier rôle. Depuis 1925, Signac, qui a fait de Lézardrieux sa villégiature d’été, se rend régulièrement à Saint-Malo pour observer les terre-neuviers. L’artiste est fasciné par ces navires trois-mâts, qui quittent les côtes bretonnes au printemps pour aller pêcher la morue sur les bancs de Terre-Neuve, ne revenant qu’à l’automne de leur dangereux périple. On sait par certaines de ses lettres que le peintre se trouve dans la cité corsaire en février 1928 et qu’il y reste jusqu’au 13 mars pour assister à la partance des bateaux. C’est en effet à cette époque de l'année que se déroulent les fêtes du « pardon des terre-neuvas », celles-là même qui lui ont inspiré la toile éponyme conservée au musée d’histoire de Saint-Malo.
 

Deux bateaux sont ici amarrés, l’un voyant sa coque repeinte par des marins debout sur une plateforme flottante, attendant de recevoir leurs pavois colorés pour le grand jour. Un détail indiquant qu'elle a été réalisée dans la période qui précède le 6 mars, premier jour de la partance. Les coques immaculées des navires se reflètent dans l’eau, de même que les nuages couvrant le ciel et la petite barque au second-plan. Signac reviendra encore à Saint-Malo : il ne se lasse pas d’y observer ces voiliers aujourd’hui légendaires, n’omettant dans ses œuvres aucun détail de la vie portuaire. En 1931, il consacre une dernière fois ses pinceaux à la description de ces grands vaisseaux de pêche, qu’il peint à quai et voile au sec.

mardi 04 avril 2023 - 14:00 (CEST)
7, rond-point des Champs-Élysées - 75008 Paris
Artcurial
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