En toute transparence, l’historien Pascal Blanchard vient éclairer les méandres de l’histoire de la collection de peintures dites «des lointains» du musée du quai Branly - Jacques Chirac.
Le musée du quai Branly présente une partie de sa collection de peintures 220 toiles et œuvres graphiques parmi les 500 conservées réalisées par des artistes européens entre les milieux des XIX e et XX e siècles, lorsque le vaste monde leur ouvrait ses portes. Parce qu’elle est l’héritière d’un ensemble unique d’œuvres réalisées dans «les lointains» — issues du musée des colonies —, l’institution parisienne se devait de sortir des réserves de l’histoire ces œuvres longtemps passées sous silence. C’est une grande première depuis les années 90 où ses collections avaient été présentées dans plusieurs expositions qui a nécessité une longue gestation et qui aujourd’hui encore n’est pas clairement assumée. Pourtant, montrer n’est pas adhérer. Mais parce que ce regard sur l’autre posé à l’époque coloniale aujourd’hui dérange et que justement la façon dont le musée le présente ne permet pas au visiteur non initié de percevoir ses multiples spécificités, il a semblé utile d’interroger l’un des spécialistes du sujet. Historien, chercheur au CNRS (Laboratoire communication et politique), documentariste et codirecteur du groupe de recherche Achac, Pascal Blanchard a toute légitimité pour s’exprimer sur la question coloniale. D’autant qu’il connaît bien le quai Branly, notamment pour y avoir été co-commissaire d’«Exhibitions. L’invention du sauvage» avec Lilian Thuram et Nanette Snoep en 2012. Avant un documentaire diffusé sur Arte en mai prochain Sauvages. Au cœur des zoos humains …
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