Le Japon est l’invité du 10e Festival de l’histoire de l’art, au château de Fontainebleau. L’occasion d’explorer les liens qui unissent les artistes japonais et la France, de l’école de Paris jusqu’à aujourd’hui.
En 1964, lorsque Robert Rauschenberg remporte le Lion d’or à la Biennale de Venise, Paris cède sa place de capitale de l’art au profit de New York. Cette histoire a tellement été répétée, comme un leitmotiv, qu’on serait tenté de conclure sans équivoque que les artistes étrangers, attirés avant-guerre par la Ville lumière pour former l’école de Paris, filent alors tout droit vers Manhattan. Or, si le marché de l’art a donné le ton et célébré la nouvelle capitale artistique, il n’en demeure pas moins que Paris a continué d’exercer son pouvoir d’attraction auprès des créateurs étrangers, en particulier japonais. Immédiatement apparaît la figure de Foujita, lui qui a participé à l’édification du mythe de Montparnasse dans les années 1920 et choisi d’y revenir après la guerre – pour être enterré auprès de son ami Modigliani, dit-on. «Foujita est l’un des premiers à obtenir un visa en passant par l’Amérique, car il faut rappeler que la situation du Japon était très complexe du fait des contrôles des changes », pointe Michael Lucken, historien et philosophe, professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales. Se rendre en France n’est pas simple en effet : pour son premier séjour à Paris, en mars 1957,…
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