Avec les beaux jours revient le Paris Gallery Weekend. Tour d’horizon d’un événement bien installé dans le calendrier des collectionneurs parisiens.
Initié par Marion Papillon sous le nom de Choices en 2014, le Paris Gallery Weekend est placé sous l’égide du Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) depuis 2021. La fin de la sélection – désormais le seul fait d’être membre du CPGA permet de participer à la manifestation – et celle des confinements liés à la pandémie ont vu exploser le nombre de galeries jouant le jeu de l’ouverture coordonnée le temps d’un week-end. L’occasion pour les collectionneurs parisiens, provinciaux et étrangers, mais aussi le grand public, de découvrir une belle partie de l’offre foisonnante de la capitale. Cette année, l’événement se tient du vendredi 26 au dimanche 28 mai dans une centaine de galeries réparties en quatre zones géographiques : le Marais, Saint-Germain, le Nord-Est (Romainville-Belleville) et Matignon. «L’idée maîtresse du Paris Gallery Weekend est celle de “parcours” : proposer au public de naviguer de galerie en galerie, faire en sorte que les collectionneurs ne s’arrêtent pas aux seuls espaces qu’ils connaissent mais aillent à la rencontre de nouveaux acteurs et artistes, voire de nouveaux sujets», commente Anne-Sophie Simenel, co-déléguée générale du CPGA, en charge du Paris Gallery Weekend. Avec ses cent participants, l’événement, uniquement parisien, compte près du tiers des adhérents du CPGA au niveau national. L’occasion d’un rassemblement festif, mais aussi commercial avec la possibilité de rencontrer de nouveaux collectionneurs. «Le Gallery Weekend, c’est un peu comme une foire dans les galeries», confie la responsable. Et comme lors des foires, une attention toute particulière est accordée aux VIP avec un programme dédié : visite privée d’institutions, dîner de gala dans la galerie des Gobelins en partenariat avec le Mobilier national, invitation de commissaires étrangers…
Les jeunes sensibilisés grâce au Pass Culture
Renouvelé, le concept d’ambassadeurs voit plusieurs personnalités de l’art, et plus généralement de la culture, se prêter au jeu de la sélection d’expositions «coup de cœur». L’occasion est ainsi donnée de faire écho à sa propre programmation – Céline Poulin, nouvelle directrice du Frac Ile-de-France, revisite son exposition «L’irrésolue» (au Plateau jusqu’au 25 juin) – ou à ses thématiques – Camille Morineau, directrice d’Aware (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions), met en avant les femmes artistes. «Nous cherchons à accueillir tous les publics et voulons notamment nous ouvrir aux jeunes, explique Anne-Sophie Simenel. Pour cela, nous avons monté un partenariat avec les responsables du Pass Culture et la créatrice de contenu Salomé Monpetit [compte Instagram @matchwithart] afin de rendre plus visibles certaines expositions ainsi que le travail des galeristes.» L’instagrameuse a réalisé une vidéo présentant ses cinq coups de cœur, qui sera reprise dans l’application du Pass Culture. Des visites pour ce nouveau public sont prévues, avec un accueil et une médiation spécifiques.
Une forte implication des galeries
Cette année, 80 % des accrochages sont monographiques. Une belle proportion qui met en évidence l’implication des galeries dans la découverte et la promotion des artistes. De la même manière, une vingtaine d’événements – vernissages, conférences, performances, rencontres d’artistes… – sont prévus sur les trois jours. «C’est fantastique de voir un tel engagement chez nos membres. Pour que ce soit un succès, il n’y a pas de secret, il faut que les galeries s’impliquent, lance Anne-Sophie Simenel. Il ne faut pas croire, c’est un sacré investissement de leur part : ouvrir tout un week-end avec, bien souvent, une programmation spécifique tout en ayant le personnel pour accueillir un public plus nombreux qu’à l’accoutumée.» Même s’il reste toujours accompagné d’un guide tiré à 15 000 exemplaires, le Paris Gallery Weekend met, cette année, son site web au cœur de la préparation des visites avec de nouvelles fonctionnalités et une carte interactive. Y sont regroupés tous les événements mis en place par les galeries. «En dessous de chaque présentation d’exposition, les visiteurs peuvent retrouver d’autres lieux à la thématique ou à la géographie proche. Un moyen de découvrir d’autres galeries, indique Anne-Sophie Simenel. Il est aussi possible de marquer les galeries en favoris, de préparer ou encore de suivre ses visites.» Avec le Paris Gallery Weekend – et Un dimanche à la galerie, à l’automne –, le CPGA cherche à fédérer ses membres autour d’un événement tout en attirant divers publics. «C’est le moment de mettre un grand coup de projecteur sur les galeristes, sur le fait qu’ils constituent un vaste réseau de professionnels et de lieux de diffusion, que ces lieux sont gratuits, accessibles à tous et nombreux. Réunies, ces cent galeries ouvertes tout un week-end représentent un immense espace d’exposition.» Vu comme cela…