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Parfums d’Orient

Publié le , par Emmanuel Lincot

En s’intéressant à l’art chinois subtil et raffiné du parfum, le musée Cernuschi innove et propose une véritable découverte olfactive. Une première pour en comprendre l’importance dans l’empire du Milieu.

Les dix-huit lettrés, anonyme, encres et couleurs sur soie, 134,2 x 76,6 cm, dynastie... Parfums d’Orient
Les dix-huit lettrés, anonyme, encres et couleurs sur soie, 134,2 x 76,6 cm, dynastie des Ming (XIVe siècle - XVIIe siècle),musée de Shanghai.
© Musée de Shanghai
Le parfum fournit du rêve à façon, ajoute un zeste de poésie à la réalité. Il «apparaît régulièrement dans les poèmes, par exemple dans des contextes de liberté au sein de la nature (les fleurs…) ou de séduction», nous dit Frédéric Obringer. Anthropologue à l’École des hautes études en sciences sociales et conseiller scientifique de l’exposition, il a traduit des formules chinoises anciennes sur la fabrication puis l’usage des recettes de l’encens. À travers cet extraordinaire travail d’investigation, Frédéric Obringer insiste sur le fait que dans le contexte chinois et sur la longue durée, c’est «le bouddhisme qui a contribué à faire apprécier les parfums». Afin de documenter cette recherche, Eric Lefebvre, directeur du musée et responsable du commissariat de l’exposition aux côtés de son homologue de Shanghai Li Zhongmou, a tenu à montrer des «matériaux bruts, tels que les bois de santal ou d’aigle» pour comprendre l’origine et la fabrication de ces parfums. D’origine parfois exotique (Asie du Sud-Est ou monde tibétain pour le musc notamment), ils attestent de l’influence, dans ce domaine comme dans tant d’autres, des routes de la soie. Le rapport des Chinois de l’Antiquité ou du Haut Moyen Âge aux parfums est plutôt ambivalent. Ainsi, «Cao Cao  stratège et lettré (155-220 apr. J.-C.) …
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