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Par amour

Publié le , par Sophie Reyssat
Vente le 22 juin 2019 - 14:30 (CEST) - Atelier Grognard, 6, avenue du Château de La Malmaison - 92500 Rueil-Malmaison

Humain ou divin, l’amour sera évoqué par une lettre d'Apollinaire et par une Vierge à l’Enfant peinte au XVe siècle.

École catalane de la fin du XVe siècle, La Vierge couronnée avec l’Enfant Jésus et... Par amour
École catalane de la fin du XVe siècle, La Vierge couronnée avec l’Enfant Jésus et Dieu le Père, tempera sur panneau cintré, trois planches verticales, au revers une traverse horizontale de renfort, 96 53,5 cm. Vente du dimanche 23 juin.
Estimation : 10 000/15 000 

Cette dispersion généraliste en deux volets misera sur l’éclectisme, une lettre de Guillaume Apollinaire se joignant au programme du samedi 22 juin. «Jamais je n’aurais cru que je participerais à la plus grande bataille d’artillerie de tous les temps», y confie le poète en ce 9 novembre 1915. La missive est adressée à Lou  Louise de Coligny-Châtillon, descendante de l’amiral de Coligny et pionnière de l’aviation  avec laquelle il avait vécu une liaison aussi passionnée que fugace l’année précédente, prolongée par une correspondance régulière, qui s’achèvera en janvier 1916 (6 000/8 000 €). Une célébrité plus austère s’invitera aux cimaises le dimanche 23 juin, qui réunira toutes les peintures composant la section la plus remarquée. L’accent sera mis sur les œuvres anciennes, notamment représentées par un Portrait de Martin Luther peint dans l’atelier de Lucas Cranach, probablement daté entre 1532 et 1543 selon un document de Dieter Koepplin (10 000/15 000 €). Dans son Commentaire sur le Magnificat  un cantique d’actions de grâces prononcées par Marie devant sa cousine Élisabeth après l’Annonciation, figurant dans l’Évangile de Luc le réformateur de l’Église et fondateur du protestantisme reconnaît la virginité de la mère du Christ, choisie pour porter le Sauveur. Sans renier ce rôle unique, il estime cependant qu’aucun culte ne doit être rendu à celle qui reste pour lui une femme humble. La Vierge du panneau reproduit, peinte en Catalogne une cinquantaine d’années plus tôt, porte pourtant une couronne, telle la reine des Cieux. Bien que ne figurant pas dans les textes de l’Écriture, mais dans un récit apocryphe largement diffusé par la Légende dorée de Jacques de Voragine, au XIIIe siècle, le Couronnement de la Vierge est emblématique de la dévotion mariale qui se développe au Moyen Âge. Glorieuse et foulant aux pieds un démon, Marie reste une mère, dont le doux visage s’incline vers son fils.

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