Avant Vente
À Morlaix, deux journées de ventes de prestige faisaient la part belle à l’argenterie du XVIIIe siècle. Réalisée en 1713-1714, à Paris, une suite de douze assiettes en argent porte la marque du maître orfèvre Jean Guédon, reçu en 1702, et on l’adjugeait pour 18 600 €. D’un poids total de 6 128 g, cet ensemble affiche une grande sobriété de style, soulignée d’une moulure d’oves et entrelacs, et porte sur l’aile des armoiries sous couronne de marquis de la famille Ferrand de Coibicor. Suivait une paire de flambeaux en argent, de Morlaix 1722-1725, pesant 1 070 g, qui s’illuminait à 5 952 €. On les doit au maître orfèvre François de Saint-Aubin, actif dès 1693, sur un modèle à fût à pans sur base octogonale. Mais c’est du côté de la Chine impériale qu’il fallait chercher le meilleur résultat de la session, en l’espèce une paire de vases ovoïdes couverts en porcelaine, décorés de rosaces et éléments feuillagés sur fond corail. Portant une marque apocryphe «Daoguang», ils changeaient de mains contre 105 400 €. De la même origine, et du XXe siècle, une boîte ronde couverte en bois, décoré d’une marqueterie de pierres dures et nacre en forme de rocher arboré, branches fleuries et insectes recueillait 24 800 €. Parlons bijoux, avec la vente du lendemain 5 mars, où s’entr’ouvrait un écrin bien fourni. En son centre brille une bague à monture en platine, sertie d’un diamant de couleur Fancy jaune brun profond, rectangle, à pans coupés à degrés dit taille «Asscher», épaulé de deux diamants rectangulaires. Le diamant central accuse 11,95 ct, une couleur C, et une pureté VS1, pour un poids de 9,30 g, justifiant 73 160 €. Deux colliers de perles fines se faisaient aussi remarquer : le premier, long de 52,5 cm et composé de quatre-vingt-quatre perles en chute, au fermoir serti de diamants taillés en rose, partait à 37 200 €. Quant au second, long de 46 cm, et comportant soixante-dix-neuf perles, doté d’un fermoir serti d’une émeraude cabochon, il nécessitait 17 360 €.
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