268 619 € pour la bibliothèque du bâtonnier J.-C. D., un homme féru de littérature qui, entre autres manuscrits et ouvrages, possédait un fonds important d’éditions originales et d’autographes d’Octave Mirbeau (1848-1917). En toute logique, le manuscrit autographe de la célèbre pièce Les affaires sont les affaires remportait un franc succès, comme lors de sa première à la Comédie-Française, le 20 avril 1903, et s’adjugeait la première place à 28 980 €. Comédie de mœurs et de caractère dans la lignée de celles de Molière, elle offre au spectateur un vrai moment de plaisir et se joue de tous les difficiles équilibres que nécessite ce type d’exercice. Une édition originale de 1903 prolongeait la découverte à 6 893 €. Mirbeau décède en 1913 : il ne verra donc pas la fin du conflit de 14-18, lui qui a vécu de façon traumatisante la débâcle de 1870 et que cette nouvelle guerre désespérait il était un authentique pacifiste, mettant sa plume au service de nombreuses causes. La dédicace «À Georges Clemenceau, son ami, Octave Mirbeau», apposée sur une édition du Jardin des supplices de 1899, rappelle ses nombreux engagements. Les deux hommes avaient justement noué une amitié au moment de l’affaire Dreyfus, se retrouvant tous deux à soutenir Zola après la publication de sa lettre ouverte dans L’Aurore. L’ouvrage recevait 6 893 €. L’intérêt de la bibliothèque de l’Arsenal se portait sur un jeu d’épreuves corrigées de l’édition originale des Contes à soi-même d’Henri de Régnier (1864-1936), préempté à 975 €, et celle d’Albi intervenait à deux reprises pour des documents liés à Eugénie de Guérin (1805-1848), une femme de lettres, emportant à 1 191 € six lettres à son frère et à 877 €, une notice publiée par Jules Barbey d’Aurevilly.