Le directeur de l’antenne européenne de la Fondation Calouste Gulbenkian, installée à Paris depuis 1965, explique le changement de stratégie de l’institution portugaise, qui entre dans une nouvelle phase de son histoire.
Pourriez-vous d’abord rappeler pourquoi la Fondation Calouste Gulbenkian a installé une antenne à Paris, et en quoi consiste la mission de la Délégation ? D’abord, Calouste Gulbenkian aimait Paris. Cet industriel arménien d’Istanbul , qui avait fait fortune dans l’exploitation pétrolière, y a élu domicile dès les années 1920. Passionné d’art, il avait déployé sa fabuleuse collection dans un hôtel particulier, avenue d’Iéna, dans le 16 e arrondissement. Pour fuir la guerre, il s’est ensuite établi à Lisbonne. Et c’est là que, selon sa volonté testamentaire, a été créée en 1956, un an après sa mort, la Fondation Calouste Gulbenkian, dotée de «buts charitables, artistiques, éducatifs et scientifiques». Lorsque celle-ci, désignée héritière de la collection, a voulu rapatrier les œuvres de Paris au Portugal, André Malraux a demandé en contrepartie la création d’un Centre culturel portugais, qui allait devenir la Délégation en France de la Fondation Calouste Gulbenkian. L’institution s'est donc installée en 1965 avenue d’Iéna, avec pour mission de promouvoir la culture portugaise par des expositions, des concerts, des conférences. Elle abritait également une bibliothèque. Pour se rapprocher du public, elle a ensuite déménagé en 2011 dans un quartier plus central, boulevard…
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