Notre-Dame dans l’actualité picturale

Deux panneaux du célèbre édifice religieux prennent le chemin des enchères dans cette dispersion. Ils ont été réalisés à l’automne 1899, l’un vers 9 h 30 du matin, le nôtre une heure plus tard. Né dans le quartier du Marais, d’un père malletier qui souhaitait que son fils reprenne le métier et dont il fit d’ailleurs son apprenti, Gustave Cariot préfère une carrière artistique. Il consacre ses loisirs au dessin, croquant sur le motif villes, villages ou campagne. Influencé par Claude Monet, et plus particulièrement par sa série de vues de la cathédrale de Rouen des années 1890-1891, ainsi que par la technique des peintres pointillistes et divisionnistes, il livre à son tour des panoramas à différentes heures du jour et des saisons. Ses lumières sont puissantes, sa palette presque saturée de tonalités d’orange, de violet et de vert. Ses préférences vont à la vallée du Rhin, aux collines bretonnes de la vallée de la Rance, aux plans d’eau des environs de Périgny-sur-Yerres, en région parisienne, où il possède une demeure jusqu’en 1914, aux paysages mais aussi aux scènes de la vie des champs. À Paris, qu’il peint à différentes périodes de sa vie, il plante souvent son chevalet près des ponts et des quais de Seine. Un mois après l’incendie qui a ravagé une partie de Notre-Dame de Paris, et notamment sa célèbre flèche, ces deux panneaux résonnent tout particulièrement. Les enchérisseurs seront-ils au rendez-vous ? On peut l’imaginer…