Résonnez musettes... Une paire formée par deux groupes d’anges musiciens donnait un air de fête à une vacation de la cité phocéenne ; on en avait eu un avant-goût dans la Gazette n° 43 (page 204). Aux feux des enchères, ils obtenaient finalement 11 200 €, sur leur seule bonne grâce. Sculptés dans l’albâtre au début du XVIIe siècle, nos créatures célestes jouaient chacun d’un instrument des débuts de l’époque baroque : le luth, le hautbois, la harpe et le triangle. Provenant de l’ancienne collection Gunzbourg à Dieppe, ils auraient été ciselés dans un atelier dans le nord de la France ou des Flandres. Antérieur d’une cinquantaine d’années, un coffret à estampes (voir page 134) se faisait également remarquer ; il était constitué d’une âme de bois recouverte de cuir et de bandes de fer. Mais le plus intéressant se trouvait à l’intérieur, tapissé d’une garniture de tissu rouge, avec, collées au revers du couvercle, un bois gravé et colorié en jaune et rouge représentant un couple tenant chacun une fleur, encadrant un arbre fleuri. À l’examen, il s’agissait d’une estampe du type L’Amant et l’Amante, sans doute imprimée à Lyon au milieu du XVIe siècle. Notre accessoire relevait du second groupe stylistique de coffrets dits «à estampe», affichant des sujets profanes et qui se révèlent être plutôt des coffrets de messager. Étant le seul exemplaire répertorié à illustrer un thème courtois, il intéressait vivement la BnF, qui le préemptait pour 4 636 €.