Ils étaient tombés dans l’oubli, sauf peut-être les deux noms mis en avant sur l’affiche. Cette exposition vient sortir de l’ombre une véritable constellation de peintres surnommés «primitifs modernes», «grands maîtres naïfs», «peintres du dimanche», ou encore «maîtres populaires de la diversité». Comment qualifier ces artistes autodidactes, originaux, indépendants et sans contraintes ? La grande variété de leur production rend leur appellation compliquée et fait encore débat aujourd’hui. Le parcours thématique s’ouvre avec un tableau de 1926 de René Rimbert, sans doute le moins connu de tous, dans lequel il rend hommage au Douanier Rousseau, alors au sommet de son art : représenté sur un nuage, une palette à la main, il s’élève vers la gloire. Les salles suivantes sont consacrées à ceux qui les ont découverts, réunis et défendus : le collectionneur et critique d’art Wilhelm Uhde et Dina Vierny, modèle de Maillol et collectionneuse infatigable. Bouquets de marguerites ou d’oiseaux, paysages exotiques, réels ou irréels, portraits, natures mortes, nus, parfois mystiques : une centaine d’œuvres ont été rassemblées pour la première fois à Paris et nous font découvrir le monde rêveur et insolite de ces artistes, tels Bauchant, Bombois, Desnos, Ève ou Peyronnet. D’un peintre à l’autre, on est tantôt surpris, tantôt troublé, tantôt émerveillé. Loin des avant-gardes et des académismes, ils transforment un sujet banal en un tableau d’une grande intensité sensorielle et renouvellent la peinture avec un feu d’artifice de couleurs éclatantes. Naïfs ? Vous avez dit naïfs ? Eh bien, détrompez-vous !
Imprimer l'article
