Pour la première fois, une pièce contemporaine d’Asie du Sud-Est rejoint les collections du musée Guimet. Il s’agit d’une œuvre de l’artiste d’origine vietnamienne Yên Khê.
De prime abord, la pièce fascine avec ses allures de toupie aux lignes futuristes et sa surface laquée, brillant comme un miroir. Un motif végétal, d’un rouge orangé élégant, naît de sa pointe pour s’épanouir gracieusement sur son plat supérieur de cinquante centimètres de diamètre. Lorsque l’on s’en approche, on est toutefois troublé : après la phase de séduction, on découvre sur les tiges un étrange dessin de barbelés rehaussé à la feuille d’or. L’objet est un oxymore à lui seul, entre beauté cynique, précieuse oppression et sereine violence : le yin et le yang cohabitent dans ce centre de table, conçu en 2017 par Yên Khê (née en 1968). Le titre, Borderline («frontière», «limite»), traduit les intentions de la designer : dénoncer l’enfer que vivent les migrants, contraints à un nomadisme…
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