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Monumental Souverbie

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 08 mai 2021 - 14:00 (CEST) - 26, rue du Château - 29200 Brest

La modernité sera au rendez-vous à Brest, où, Bretagne oblige, les peintres de la région côtoieront quelques-uns des grands noms du siècle dernier.

Jean Souverbie (1891-1981), Nu debout à la cruche, 1927, huile sur toile, 102 x 76 cm.... Monumental Souverbie
Jean Souverbie (1891-1981), Nu debout à la cruche, 1927, huile sur toile, 102 76 cm.
Estimation : 80 000/100 000 


Aux côtés d’une œuvre de jeunesse à la facture très classique de James Ensor, Bateaux échoués (voir l'article Et aux débuts de James Ensor, furent la mer et sa lumière page 24), cette nymphe moderne se tient pensive devant une fontaine ; elle remplit une cruche d’un beau rouge sourd, une autre étant posée sur le muret derrière le modèle. Le blanc de l’eau répond à celui du voile qui souligne les courbes sensuelles de la jeune femme aux lèvres pleines, aux larges yeux noirs. Le paysage est tout juste esquissé. L’espace du tableau est tout occupé par les variations de beige et de rose du corps, debout dans l’eau esquissée à grands traits. Synthèse d’une certaine figuration et du cubisme, proche d’esprit des nus monumentaux de Picasso, celui-ci représente parfaitement l’art de Jean Souverbie, dont une monographie vient d’être publiée par son petit-fils. Enfant solitaire, de santé fragile, il développe un goût pour le dessin et pour les décors de théâtre. En 1908, il rencontre Maurice Denis ; Souverbie s’inscrit peu après à l’académie Julian, dans l’atelier de Jean-Paul Laurens, et en 1916 à l’académie Ranson, où il retrouve Denis et ses amis nabis. À partir de 1925, il expose dans des galeries parisiennes aux côtés des signatures majeures de l’époque, marquant sa préférence pour les grands formats. Reconnu en tant que peintre d’art monumental, il exécute de nombreuses fresques : expositions universelles de Bruxelles en 1935, de Paris en 1937 (décoration du palais de Chaillot) et de New York en 1939. Jean Souverbie s’éteint en 1981, laissant une œuvre abondante, épousant le renouveau du classicisme à la française. Philippe Lejeune écrit dans le catalogue de l’exposition « Souverbie » à Lyon, à la galerie Malaval en 1983 : « Le tableau est la seule personne, la seule valeur qui ordonne toutes les autres dans son œuvre. Il fait inlassablement le portrait ressemblant et précis d’une certaine harmonie. […] Il n’a pas cette défiance du réel qui contient, après tout, la vérité que l’on poursuit. Tout est sacrifié à la cohérence du discours, mais pour mieux exprimer ces objets dont on ne peut dire d’autre chose que ce qui a rapport à la forme colorée. »

samedi 08 mai 2021 - 14:00 (CEST) - Live
26, rue du Château - 29200 Brest
Thierry - Lannon & Associés
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