Décidément, les productions de l’illustre dynastie grenobloise étaient à l’honneur ce week-end… Avec notamment cet exemple parfait du travail de l’ébéniste Jean-François Hache : une commode élégantissime, proposée à Vendôme. Provenant d’un grand appartement parisien, elle illustrait à merveille l’art empreint d’originalité de ce représentant de la quatrième génération des Hache. De style Transition, à deux tiroirs et juchée sur quatre pieds cambrés «pastille», elle affichait ce goût très sûr pour les contrastes de bois clairs et sombres, alternant loupe de sycomore et hêtre teinté en brun. De plus, la belle recelait l’une des longues étiquettes propres à son auteur, qui, outre des indications «publicitaires» sur les productions maison, indique une date précieuse : «octobre 1774». D’une estimation haute de 6 000 €, elle changeait de cadre pour 24 600 €. Les admirateurs du Grenoblois pouvaient toutefois se consoler avec un secrétaire de sa main, enlevé à 6 000 €. Également de style Transition, mais de facture plus simple puisque de noyer rehaussé de noir sur les moulures, il portait lui aussi une estampille «Hache Fils à Grenoble» et une étiquette mentionnant «septembre 1775». Un siècle plus tard, le Parisien Paul Sormani avait livré une coiffeuse de style Louis XV, de forme rectangulaire et à décor marqueté de bouquets ; elle récoltait 5 040 €. Au chapitre de la sculpture décorative, on retenait surtout ce groupe en bronze de Georges Malissard, mettant en scène un Valet d’écurie et deux chevaux à l’entraînement, qui décrochait 18 000 €. Plus féminin, une délicate terre cuite d’édition de Jean-Baptiste Carpeaux représentait Suzanne surprise. Signé «J.B. Carpeaux» et portant un cachet «Propriété Carpeaux» et un à l’aigle impériale, ce tirage débutant en 1872 à peu d’épreuves, en bronze et en terre cuite attirait 9 360 €. Terminons avec la pendule dite «squelette» en bronze ciselé et doré, par l’Orléanais Pierre-François-Claude Millé (voir Gazette n° 2, page 94) et d’époque Directoire : elle était préemptée à 8 400 € par le musée des beaux-arts d’Orléans.