Décédée le 22 mai dernier, Miss.Tic se rappelle à notre bon souvenir avec un pochoir de 1991, nouvel hymne à la femme, ici représentée sous ses propres traits, et ode à la liberté.
Miss.Tic était une pionnière du street art à Paris, la princesse du pochoir et la maîtresse des mots. Jef Aérosol et C215 lui ont rendu un vibrant hommage au moment de sa disparition. Celle qui avait investi les rues de sa ville dès 1985 avait également été sollicitée par de grandes marques et de grands noms de différents domaines, comme Louis Vuitton pour un carton d’invitation, Claude Chabrol pour une affiche, Kenzo pour un tee-shirt ou encore Paul Personne pour un clip. Elle était devenue une institution grâce à ses autoportraits, créés en réaction aux injonctions de son ancien petit ami, qui lui avait déclaré ne « plus vouloir la voir en peinture », accompagnés de slogans provocateurs et féministes. Ses poèmes illustrés portaient aussi le souvenir du recueil Paroles de Prévert orné par Brassaï, offert par sa mère, décédée très jeune. Née à Paris, élevée dans la cité des Aviateurs d’Orly, elle étudie les arts appliqués et se frotte au théâtre de rue avant de partir pour plusieurs années aux États-Unis. De retour en France, Radhia Novat devient Miss.Tic, du nom de la sorcière du Journal de Mickey, et exprime désormais ses émotions, armée de pochoirs et d’une bombe aérosol, dans les quartiers de Ménilmontant, Montmartre, du Marais ou de la Butte-aux-Cailles. « Mon principe est de détourner la femme sex-symbol de magazines », disait-elle. Des créatures qui ont également des choses à dire ! Mais ses débuts demeurent placés sous le signe de la clandestinité, les autorités appréciant peu les graffeurs. Arrêtée en 1997 et condamnée à une forte amende, elle décide de négocier avec les mairies des différents arrondissements l’autorisation de s’approprier certains de leurs murs. C’est le début de la reconnaissance et l’entrée dans les galeries. Elle intègre même en 2007 les collections du Victoria and Albert Museum de Londres. Miss.Tic est désormais au panthéon du street art.