Dépaysement garanti avec l’impressionnant panorama signé Melling, qui nous transporte sur les hauteurs de la capitale de l’Empire ottoman en 1802.
Découvert dans un grenier, et repéré lors d’une journée d’expertise, ce grand dessin d’Antoine-Ignace Melling illustre à merveille l’œuvre pittoresque et précise de celui que l’on a désigné «le peintre du Bosphore». Aussi a-t-il récolté 62 000 € (voir l'article Panorama sur Constantinople par Melling de la Gazette n° 11, page 137). Arrivé à Constantinople en 1784 dans les bagages de l’ambassadeur de Russie, Melling, ce Français ayant grandi à Karlsruhe, va passer dix-huit ans dans la capitale ottomane ; il sera nommé en 1795 architecte impérial du sultan Sélim III, sur le conseil de la sœur de ce dernier, Haticé. L’artiste devient aussi un grand spécialiste des vedute de la cité et de ses fantastiques paysages maritimes. En 1802, il saisit ce large panorama (47 x 94 cm) sur le Bosphore depuis les hauteurs d’Eyoub, site dont, un siècle plus tard, Pierre Loti devait tomber amoureux, pour l’infinie poésie de sa nécropole et de son fameux café… Naturellement, notre vue figure sous forme de gravure dans le Voyage pittoresque de Constantinople et des rives du Bosphore, célèbre recueil publié à Paris entre 1809 et 1819 par le dessinateur. Un bronze animalier à patine lui succédait, modelé par Maximilien Fiot : une Harde de trois sangliers signée. Il s’agit d’une fonte à cire perdue de «Susse Frères Éditeurs à Paris», portant leur cachet (27 x 79 cm), sur un socle en bois, qui a été récompensée par 21 080 €.