Marilyn Monroe prend la place de la jeune infante Marguerite-Thérèse, tandis que ses demoiselles d’honneur et toute sa cour sont devenues des femmes inquiétantes et quelque peu agressives, notamment l’une à l’allure de poupée gonflable rose. La scène semble parrainée, à l’arrière-plan, par Adam et Ève fautant dans le jardin d’Éden. Gérard Rancinan offre là une vision peu rassurante sur notre société moderne, celle de la luxure et de la consommation. Cette œuvre s’inscrit dans un travail critique revisitant les célèbres chefs-d’œuvre – signés Caravage, Léonard de Vinci ou Géricault –, débuté par l’artiste à l’aube des années 2000 : des mises en scène qui lui demandent des semaines, voire des mois, de préparation. Celui qui fut l’un des plus jeunes photographes de presse, à seulement 18 ans au journal de sa région natale, Sud-Ouest, a vu son talent rapidement repéré par l’agence Sygma. En 1978, il entame une nouvelle phase de sa vie professionnelle à Paris. Dès lors, il voyage dans le monde entier à la rencontre des guerres, des catastrophes naturelles et des grands événements sportifs, mais aussi de leurs acteurs principaux ; il réalise le portrait de Fidel Castro, du pape Jean-Paul II ou encore de Bill Gates… Choisissant l’indépendance en 1989, il se tourne alors vers le monde de l’art, avec la constante volonté de réveiller les consciences endormies par une société standardisée et programmée par un marketing despotique.