Les bijoux et accessoires de mode créés par Raymond Templier font l’objet de toutes les convoitises en salle des ventes. Et cet étui à cigarettes a gardé tout son pouvoir de séduction…
Dans la bonne société de l’entre-deux-guerres, rien n’était plus chic que de sortir de sa poche un étui à cigarettes signé Raymond Templier. Un signe extérieur de richesse et de bon goût ! Il faut dire que leur auteur s’était fait une solide réputation avec ses bijoux modernistes aux formes géométriques, en accord avec la mode du moment, et aux pierres précieuses mariées à des matériaux remis au goût du jour comme le jade et la laque. Fils de joaillier, Templier fut élève à l’École nationale des arts décoratifs de 1909 à 1912. Dès ses débuts, il rencontre le succès. Il fait partie des membres fondateurs de l’Union des artistes modernes, en 1929, aux côtés de Herbst, Mallet-Stevens ou Jean Puiforcat, autant de personnalités différentes architectes, créateurs de meubles ou de pièces d’orfèvrerie aux côtés desquelles il préférait exposer plutôt qu’avec des bijoutiers. Il se présentait comme un «joaillier dessinateur», comme l’expliquent Laurence Mouillefarine et Véronique Ristelhueber dans Raymond Templier, le bijou moderne (Norma Éditions, 2005). Ainsi, il percevait son travail comme celui d’un véritable artiste, traçant sur le papier les formes de ses bijoux ou étuis à cigarettes, imaginant les oppositions de couleurs et de formes, les différences de volumes. Utilisant des matériaux variés comme la laque et l’argent, se jouant de la lumière, cet étui en est un bel exemple. Signé par son créateur et encore abrité dans son écrin d’origine, il présente également le poinçon de l’orfèvre qui le fabriqua, Jean Trotain. Visible dans l’ouvrage cité ci-dessus en page 227, il a figuré dans une exposition du groupe des cinq, à galerie de la Renaissance à Paris en 1929 et, à cette occasion, a été reproduit dans La Renaissance de l’art français, numéro d’avril 1929.