L’abbaye des Prémontrés, à Pont-à-Mousson, accueillera cette belle vente d’émaux de Longwy. Une sélection haute en couleur et d’originalité décorative.
Les émaux de Longwy ont marqué les arts du feu des XIXe et XXe siècles. La manufacture mosellane fut fondée en 1798 par Charles Régnier. Après avoir connu quelques difficultés, elle renaît sous la direction de Jean-Antoine de Nothomb. Alors, la production se modernise, les glaçures se perfectionnent et les techniques d’impression sur faïence créent des décors de plus en plus raffinés. Le gendre du rénovateur, Henri-Joseph d’Huart, puis ses deux fils vont bénéficier dans la seconde partie du XIXe siècle de l’essor des arts du feu, profitant de la vogue des objets asiatiques, et notamment des cloisonnés. Le bleu, les motifs naturalistes et les décors impressionnistes à la barbotine, créés par de grands artistes, feront la renommée des émaux de Longwy, dont quelques beaux exemples seront proposés dans cette importante sélection affichant des estimations à partir de 10 € et jusqu’à 4 000. Par exemple, typique de la fin du XIXe siècle et du goût pour les arts du Moyen-Orient et de Chine, une coupe aux émaux en relief à décor de branchages de prunus couronnés d’une frise de fleurs chinoises, dans une monture en bronze doré à motifs de bambou et de dragons ailés, est attendue à 2 200/2 600 €. Le XXe siècle se fera également très riche, avec des décors naturalistes comme celui de cette coupe « Pavane » prisée 2 600/3 000 €, ou encore les volatiles au fabuleux plumage chatoyant d’un étonnant vase de 69 cm de hauteur créé par Maurice-Paul Chevalier, situé et daté « Yokohama août 1961 ». Une pièce unique de celui qui dirigeait à l’époque la faïencerie, prévue à 3 500/4 000 €.