Diversité : c’était le maître mot qui, avec rareté, présidait à la dispersion d’ouvrages pour bibliophiles avertis par Artcurial Lyon OVV. L’Occident s’illustrait d’abord, avec, comme vainqueur à 106 640 €, le fameux recueil signé par René Héron de Villefosse sous le titre de La Rivière enchantée (voir page 84), et dont la particularité est d’être, comme on le sait, enrichi d’eaux-fortes originales de Foujita. Il s’agit sans doute du plus recherché des nombreux livres illustrés par l’artiste japonais ; il est aussi très important quant à sa genèse, car édité à l’occasion de son 65e anniversaire, en 1951. Le précieux in-folio, numéroté 39/50, était en feuilles rassemblées dans une chemise de velours gris de l’éditeur. On y compte vingt-six eaux-fortes hors texte, dont quinze en couleurs ou camaieu, deux lettrines imagées, une eau-forte supplémentaire, une suite des vingt-six illustrations en couleurs et une suite également des vingt-sept illustrations en noir et en couleurs… Mais ce qui retenait sans aucun doute l’attention était la présence dans l’ouvrage d’un dessin à l’encre et à l’aquarelle signé par Foujita, qui expliquait la différence de prix avec la version de la Rivière qui en était dépourvue, vendue 68 200 €, le 16 septembre 2015 par le même opérateur. Présenté dans la Gazette n° 1 (voir page 89), se distinguait aussi le recueil de poésies d’Amir Khusrau Dihlavi un mystique soufi, et l’un des grands poètes de l’Inde en langue persane composées à Shiraz et datées de 966 de l’Hégire (1558). Ce volume in-8° compte 343 feuillets, enluminés et calligraphiés sur papier à l’encre noire, présentant un poème au centre des pages et un autre dans la marge, orné d’arabesques et de vingt et une miniatures à pleine page. Tant de raffinements valait à notre ouvrage de récolter 53 320 €. Troisième pièce plébiscitée : l’Atlas nouveau contenant toutes les parties du monde, écrit à quatre mains par Charles-Hubert Jaillot et Nicolas Sanson d’Abbeville, imprimé à Amsterdam par Pierre Mortier en 1708. Un grand in-folio en reliure d’époque, qui n’était pourtant que le tome second de la série… Cela ne l’empêchait pas d’attirer l’enchère de 21 080 €.