Réputé pour la qualité d’exécution de son mobilier, l’ébéniste fétiche des années 1900 séduit toujours autant.
La cote de François Linke est au beau fixe, comme en témoigne ce bureau, attendu au plus haut à 20 000 € et bataillé jusqu’à 199 390 €. Il est emblématique des créations, pleines de fantaisie, de ce maître des pastiches du XVIIIe siècle. Avec ses grandes dimensions, son plateau rectangulaire ceint d’une lingotière, sa ceinture à retrait central ornée de coquilles et de mascarons de bronze doré, ses jambes galbées en pieds biche et ses chutes de bronze à motifs d’espagnolette, cette table bureau emprunte sa ligne et ses ornements aux modèles de la Régence. Pour faire bonne mesure, Linke a ajouté une entretoise en «X» au piétement, afin d’y mettre en scène un duo de putti. C’est avec un bureau en bois de violette pastichant le style Louis XV, que l’ébéniste remporta une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900. Il en a lui-même inspiré d’autres. Du même esprit, un buffet galbé à hauteur d’appui garni d’un plateau de marbre blanc veiné à gorge, ouvrant à deux portes marquetées ornées de guirlandes de fleurs, d’attributs de musique et de théâtre en bronze doré, obtenait ainsi 34 544 €. Tout aussi décoratif, mais datant cette fois des années 1930, un lustre art déco en forme d’étoiles garnies de perles de verre étincelait à 22 860 €. Il est attribué à l’architecte Charles Lemaresquier, notamment réputé pour le siège de Félix Potin et le Cercle militaire, à Paris. Ce lustre (165 x 127 cm) a orné la boutique de la maison Lanvin rue du Faubourg-Saint-Honoré. Aux cimaises, une Femme à sa lecture (101 x 87 cm, peinte au XIXe siècle par Gustave-Jean Jacquet, décrochait 15 019 €). Une tête de jeune femme romaine en marbre blanc au Ier siècle, coiffée de tresses et de mèches ondulantes retenues en chignon, séduisait à hauteur de 13 335 €. Le luohan chinois sculpté à la période Yuan ne trouvait pas preneur (voir l'article L’illumination parfaite du bouddhisme de la Gazette n° 33, page 60).