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L’esthétique kazari, l’ornement japonais

Publié le , par Jean-Louis Gaillemin

Avec l’exposition «Japon-Japonismes», le musée des Arts décoratifs, à Paris, révèle la richesse de ses collections et offre une plongée dans le monde infini et fascinant de l’ornement.

Époque d’Edo, XVIIIe siècle. Nécessaire pour le jeu de l’encens, bois laqué, décor... L’esthétique kazari, l’ornement japonais
Époque d’Edo, XVIIIe siècle. Nécessaire pour le jeu de l’encens, bois laqué, décor en maki-e, argent, 12,5 x 19,5 x 14 cm, Paris, musée des Arts décoratifs.
© MAD, PARIS/JEAN THOLENCE
Dans un premier temps, on est désorienté par l’abondance et la diversité des 1 400 objets japonais ou japonisants présentés sur trois étages du musée, dans un clair-obscur pittoresque et parfois énigmatique. Puis, certains invariants apparaissent : stylisation naturaliste, incongruité des formes et, surtout, ce curieux usage des ornements «appliqués» aussi bien sur les textiles que sur les porcelaines, laques, cloisonnés, grès, objets en métal. Loin de mettre en valeur la forme de l’objet, ils semblent plutôt la contrarier, la masquer, l’interroger et même parfois, non sans humour, la contredire. Étrange dialogue entre ornement et objet qui a interloqué et fasciné les premiers japonistes… L’utilisation de plusieurs motifs différents sur une seule pièce, par collage, juxtaposition ou superposition, introduit un effet de trouble visuel qui, sur certains textiles, peut devenir vertigineux. Comme sur une ceinture obi en velours de soie, où le motif géométrique de méandres avec swastika est brodé de rinceaux, eux-mêmes parsemés d’objets, en l’occurrence des livres, sur les pages desquels se lisent d’autres motifs de fleurs, d’animaux ou géométriques. Sur un kosode , l’ancêtre du kimono, des bouquets…
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