Les univers de Michel et Catherine Andrault

De Michel Andrault, on connaît avant tout les réalisations, majeures, d’une architecture monumentale de la fin du XX e  siècle, dont les silhouettes incontournables peuplent notre paysage urbain : le palais omnisports de Paris-Bercy, la tour Totem du Front-de Seine ou encore la faculté de Tolbiac, à Paris, pour ne citer que les plus connues. Une œuvre rigoureuse, construite depuis cinquante ans avec son complice Pierre Parat, au sein de l’agence, fondée en 1957, qui porte leurs deux noms. Mais la personnalité complexe de notre architecte recèle d’autres facettes moins connues, comme celle du collectionneur insatiable. Là aussi, il s’agissait d’une aventure en duo, menée cette fois avec son épouse Catherine, céramiste. À eux deux, ils ont arpenté la planète entière et collectionné les productions des peuples les plus oubliés, de l’Afrique à l’Océanie, en passant par l’Asie. Une passion qui a commencé dans les années 1940, quand, jeune étudiant en architecture à l’École supérieure des beaux-arts, il tombe en arrêt devant les vitrines des galeries d’arts primitifs du quartier. «C’est comme cela que j’ai découvert l’art africain, et puis encore aux Puces, où l’on trouvait des choses fantastiques que j’ai commencé à acheter suivant mes moyens de l’époque», se souvient-il. Et toujours avec cet enthousiasme sans préjugés, qui le poussait à «chiner aussi bien un caillou, une racine, qu’un masque de Mélanésie ou une canne de berger. Car au fil des acquisitions,…