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Les splendeurs d’Ouzbékistan dévoilées au Louvre

Publié le , par Claire Doukhan

Avec ses mosquées et ses médersas bleu azur scintillant au soleil, Samarcande a quelque peu éclipsé, dans l’imaginaire occidental, ces autres oasis que furent Boukhara et Khiva. Fruit d’une étroite collaboration avec les archéologues et les historiens de l’art ouzbeks, l’exposition du Louvre répare magnifiquement cet oubli...

Peinture des Ambassadeurs, VIIe-VIIIe siècle, musée archéologique d’Afrasian, Samarcande.... Les splendeurs d’Ouzbékistan dévoilées au Louvre
Peinture des Ambassadeurs, VIIe-VIIIe siècle, musée archéologique d’Afrasian, Samarcande.
© Art and Culture Development Foundation, Republic of Uzbekistan / Photo : Andrey Arakelyan

Avec ses mosquées et ses médersas bleu azur scintillant au soleil, Samarcande a quelque peu éclipsé, dans l’imaginaire occidental, ces autres oasis que furent Boukhara et Khiva. Fruit d’une étroite collaboration avec les archéologues et les historiens de l’art ouzbeks, l’exposition du Louvre répare magnifiquement cet oubli en brossant, sur près de deux millénaires, l’extraordinaire vivier culturel que fut ce carrefour du monde antique, dont les richesses attisèrent la convoitise des plus grands conquérants, de Gengis Khan à Tamerlan. Restaurés pour l’occasion par des équipes françaises, les chefs-d’œuvre des principaux musées nationaux ont ainsi fait le voyage et révèlent au public leur singularité, née d’influences hybrides. Ainsi, comment ne pas être saisi d’étonnement devant ces statues en terre cuite grandeur nature représentant des membres des élites princières de la dynastie des Kouchans (Ier-IIIe siècle) ? Si certains visages trahissent un expressionnisme quasi pergaménien, d’autres, au contraire, parlent le langage empreint de sérénité de l’art bouddhique. Une autre figure s’impose dans cet entre-deux entre Chine et Méditerranée qu’est cette région d’Asie centrale traversée par les pèlerins et les caravanes : celle du marchand, dont la silhouette est immortalisée dans les statuettes en terre cuite de l’époque Tang (618-907). L’art de cour atteint alors des sommets de raffinement, comme en témoignent les peintures murales des résidences princières de Varakhsha, à l’ouest de l’actuelle Boukhara. Mêlant influences indiennes, perses et chinoises, une scène énigmatique montre ainsi un personnage royal combattant, à dos d’éléphant, une série de fauves et de dragons. Exilée, faute de place, dans les salles du département des Arts de l’Islam, la peinture dite «des Ambassadeurs» est tout aussi éblouissante. S’y presse une foule d’émissaires venus de Turquie, de Corée, de Chine et du Tibet, les bras chargés de riches offrandes. Comme une dernière photographie du monde antique, juste avant l’islamisation de l’Asie centrale, au VIIIe siècle de notre ère.
 

À VOIR
«Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan», musée du Louvre,
rue de Rivoli, Paris 
I
er, tél. : 01 40 20 50 50.
Jusqu’au 6 mars 2023.
www.louvre.fr
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