En quinze ans, une majorité de réserves muséales ont littéralement changé d’image, d’organisation et de fonction. Au point de parfois devenir les têtes de pont d’une politique renouvelée des institutions.
En 2013, les musées de Nancy, Marseille ou encore la réserve muséographique départementale de Quimper investissaient des locaux externalisés et mutualisés. Les établissements tourangeaux suivaient en 2016. Cette vague ne s’est pas essoufflée, et les chantiers en cours sont légion : à Rennes, Toulouse, Strasbourg ou Reims, tandis que le musée des beaux-arts de Lyon y songe à la suite de son rapprochement avec le macLyon. Inauguré fin 2019, le Centre de conservation du Louvre à Liévin, dans le Nord, est animé par la valse des camions ayant déjà acheminé plus de 100 000 œuvres sur les 250 000 qu’il doit abriter à terme. Enfin, le Centre Pompidou promet des réserves d’un nouveau genre d’ici quatre ans à Massy, dans l’Essonne. Des nouveaux espaces de travail Lieu de l’invisible, pourquoi les réserves retrouvent-elles soudainement grâce aux yeux des conservateurs ? Historiquement, la question ne va pas de soi. «Avant 1995, on passait du donjon à la chapelle, du sous-terrain à des salles désaffectées… C’était toujours une découverte de voir une réserve dans un musée !», se souvient, amusé, Roger Boulay, ethnologue inventoriant depuis quarante ans les objets kanaks dans celles du monde entier. «Tout cela a complètement…
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