Éclectisme et diversité pour cette session, où un mobilier historiciste au beau pedigree a côtoyé faïences anciennes et photographies des premiers reporters.
Inventeurs du cinématographe – et visionnaires s’il en fut –, les frères Lumière semblent avoir préféré pour décorer leur intérieur familial les charmes de la Renaissance… En a témoigné ici un ensemble de salon «au lion héraldique» provenant du «palais Lumière» à La Ciotat, se composant de trois fauteuils d’apparat (140 x 75 x 80 cm), d’une table de bibliothèque (80 x 230 x 160 cm) et d’un tabouret (74 x 114 x 114 cm) quatre faces en noyer finement sculpté de bustes de lion. Ce palais a été construit en 1890, et c’est là que les frères Auguste et Louis Lumière, le 21 septembre 1895, organisent devant un public choisi, de cent cinquante personnes, la première projection de «vues photographiques animées». Ces meubles, témoins privilégiés d’un moment historique, devaient donc partir à 12 800 €… Du XIXe siècle également dataient trois albums à l’italienne rassemblant des photographies sur le Cambodge, soit un total de 105 épreuves contrecollées sur carton, que l’on pouvait feuilleter contre 10 600 €. Des faïences rares faisaient ensuite leur entrée, telle une assiette de Moustiers du XVIIIe siècle (diam. 26 cm), décorée d’une scène avec Cupidon et Vénus ; ce qui valait bien 8 200 €. Pour rester dans les céramiques, signalons le grand vase (h. 100 cm) de la manufacture d’Onnaing, à décor polychrome mauresque en registres de bandeaux d’arcatures et d’une frise calligraphiée de la devise des Nasrides, don du bey de Tunis à Marius Dubois, député d’Oran, pour commémorer le centenaire de l’Algérie (6 340 €).