Débutant le défilé des peintres avec Eugène Boudin et son étude de Pleine mer réalisée à l’huile sur carton vers 1888-1895 (17 x 26 cm, 8 000/12 000 €), cette dispersion de tableaux retracera un siècle de mouvements artistiques jusqu’à nos jours. Un volet sera réservé aux avant-gardes, réunies au sein de trois collections privées dispersées pour l’occasion. Acquis directement auprès de l’artiste, ce Mediterranean Summer exécuté par Heinz Mack en sera l’une des pièces maîtresses. Réalisant que tout avait déjà été fait en peinture jusqu’à la révolution du cubisme analytique de Picasso, il a lui-même cherché à s’affranchir du principe même de composition artistique, mais aussi de la technique traditionnelle de la peinture au pinceau. «Avant tout, je me sentais comme un sculpteur», confie le fondateur du mouvement zéro, avec Otto Piene, en 1957. Il parle de ses œuvres comme des structures nées du rythme et de la répétition, concentrant l’énergie dans un espace donné et jouant avec l’intensité de la lumière, qui tient un rôle central dans son travail. C’est par le biais du spectre lumineux que Mack a introduit la peinture et la couleur dans son travail, dont elles étaient bannies avant le début des années 1990. L’interaction de ses tons dégradés et de ses formes en chevron fait entrer l’image en mouvement dans ce pastel représentatif de cette époque. Les vibrations lumineuses sont également au rendez-vous dans Infinity Field, peint à l’acrylique par Theodoros Stamos en 1980 (175 x 130 cm, 15 000/20 000 €). Fondateur de l’expressionnisme abstrait américain au même titre que Jackson Pollock et Mark Rothko, il est également considéré comme annonciateur du mouvement Color Field painting.