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Les nouveaux enjeux d'Un dimanche à la galerie

Publié le , par Annick Colonna-Césari

Pour sa 8e édition, l’opération s’étend sur une semaine et marque le coup d’envoi de la Semaine de l’art, marquée cette année par l’arrivée de Paris +.

Vue de l’exposition «Grace, No Gridlock», de Sheila Hicks, à la galerie Frank Elbaz... Les nouveaux enjeux d'Un dimanche à la galerie
Vue de l’exposition «Grace, No Gridlock», de Sheila Hicks, à la galerie Frank Elbaz (Un dimanche à la galerie 2021).

La manifestation Un dimanche à la galerie, initiée par le Comité professionnel des galeries d’art (CPGA), se tient à l’automne, généralement au mois de septembre, en se glissant à des dates changeantes, le calendrier artistique de la rentrée étant toujours chargé. Mais trouver le bon moment devient de plus en plus compliqué, entre les Journées du patrimoine, la journée sans voiture et autres Fashion Weeks. En tout cas, depuis sa création, son objectif n’a pas changé : faire de ce Dimanche à la galerie, un rendez-vous privilégié, à destination du plus grand nombre, moins intimidant, grâce à l’accueil convivial réservé par les galeristes, pour «sortir de l’entre-soi, sensibiliser un public qui n’est pas celui de l’art contemporain», résume Marion Papillon, présidente du CPGA. Cette 8e édition, à laquelle participent 147 enseignes, connues ou moins connues – pour la plupart situées à Paris ou en proche banlieue, notamment sur le site culturel de Romainville – affiche de nouvelles ambitions. D’abord, pour la première fois, la manifestation est liée à un événement. Et pas n’importe lequel : «La semaine de l’art», dont elle marque le coup d’envoi, semaine qui, cette année est particulièrement attendue, en raison de l’arrivée de Paris+, déclinaison parisienne de la prestigieuse foire Art Basel, en remplacement de la traditionnelle FIAC (voir page 208). Pour la première fois également, ce dimanche – date officielle le 16 octobre – s’étend sur une semaine (lundi excepté), jusqu’au 22 octobre. «L’idée est née des échanges entre le comité et la foire», explique Marion Papillon. «Ainsi, Paris+ est devenu partenaire de l’opération, montrant bien l’interconnexion entre les foires et les galeries qui ne peuvent exister les unes sans les autres», analyse Anne-Sophie Simenel, codéléguée générale du CPGA.
Une dynamique Londres-Paris
En tant que telle, la journée du dimanche ne varie pas. Comme d’habitude, les marchands ont eu carte blanche pour monter des événements, s’ils le souhaitent. Certains ont choisi ce jour-là pour placer un vernissage ou l’ont prolongé, s’il s’est déroulé la veille. Tel est le cas d’Éric Dereumaux, directeur de la galerie RX, où sont présentés El Anatsui et Vincent Gicquel. D’autres proposent des rencontres, comme Magda Danysz, qui organise un après-midi en compagnie du peintre indonésien Eko Nugroho. De même, la galerie Papiers d’art convie les visiteurs à une «rencontre-goûter», en compagnie des huit artistes de l’exposition en cours, traitant de l’horizon. La galerie Martel, a pour sa part, imaginé un «finissage-apéritif» pour conclure dans la bonne humeur celle consacrée à Yann Kebbi, avant de démarrer dans la foulée un autre accrochage. Quant à Stéphane Jacob, il signera son ouvrage sur la peinture aborigène, dont il est un spécialiste reconnu. Pour autant, l’enjeu de cette semaine est aussi stratégique. Elle repose sur l’observation du comportement des visiteurs de foire. «Ils ne viennent pas seulement pour faire le tour des stands», constate Magda Danysz. Souvent, ils arrivent en amont. C’est ce qui se passe au moment de la foire de Bâle, chaque mois de juin. Certains de ses visiteurs profitent d’abord du Zurich Art Week-end, qui se déroule une semaine avant son ouverture, mêlant visites et vernissages, rencontres avec artistes et performances. L’exemple helvétique a fait réfléchir, d’autant que cette année, Frieze London se déroule juste avant Paris+, du 12 au 16 octobre. Le fait d’ouvrir les galeries parisiennes dès le 16 incitera sans doute des étrangers en villégiature à Londres à traverser la Manche pour continuer leur promenade artistique en bordure de Seine. Et cela sans rupture. «Car s’il y a trois jours de battement, ils rentrent chez eux, aux États-Unis ou au Japon», poursuit Magda Danysz. «J’en ai convaincu certains par cet argument», témoigne Florence Bonnefous, directrice de la galerie Air de Paris. Cette semaine servira donc à faire le lien entre Frieze London et Paris+. En attendant l’ouverture des différentes foires off, les amateurs d’art pourront découvrir la richesse et la variété des galeries, et assister aux événements programmés, tels la remise du prix Marcel Duchamp au Centre Pompidou, le lundi 17, ou pour certains d’entre eux le dîner des Amis du musée d’Art moderne de Paris, le mardi 18, ou encore, le même soir, le vernissage de l’exposition du Coréen Bae Bien-u, artiste de la galerie RX, au musée Guimet… «C’est bien l’ambition de Paris+ : s’appuyer sur une programmation, une dynamique locale, tout en créant un élan nouveau.» Le CPGA espère que ce rendez-vous sera reconduit. Pas moins de 24 000 plans imprimés seront diffusés dans les galeries, les institutions et sur Paris+, une carte interactive des galeries est également consultable sur le site du comité. «Nous souhaitons à l’avenir développer une application numérique pour organiser notamment des parcours thématiques, conclut Marion Papilllon. Surtout, nous aimerions convaincre d’autres marchands de participer. En tant qu’organisme professionnel, notre rôle est de jouer les locomotives. Cette année, nous capitalisons sur l’attention que suscite la capitale grâce à l’installation de Paris+.»

à savoir
Un dimanche à la galerie,
dimanche 16, et du mardi 18 au samedi 22 octobre.
www.comitedesgaleriesdart.com
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