Inversion des pronostics voir Gazette n° 44 du 14 décembre, page 60 ! Ce n’est pas la suite complète des vingt gravures sur bois d’Albrecht Dürer (1471-1528), pour illustrer «La vie de la Vierge», qui gagnait la première marche du podium. En réalisant 69 300 €, elle finissait à la deuxième place et cédait la première à un recueil composé de quatre-vingt-cinq estampes originales (l’une reproduite ci-contre) de Rembrandt (1606-1669) ainsi que de trente-cinq autres d’après l’artiste. Il fallait en effet déposer 88 200 € au pied de la croix pour emporter cet ensemble, dont certaines pièces étaient fort rares. Il s’agit d’une édition parisienne des années 1820-1846, réalisée dans l’atelier d’impression de la famille Jean, installés rue Saint-Jean de Beauvais. Au XVIIIe siècle, la réputation du maître de Leyde n’est déjà plus à faire, et le marchand et amateur d’estampes Pierre-François Basan (1723-1797), par ailleurs expert patenté, réussit à acheter aux enchères en 1786 soixante-dix-huit de ses cuivres originaux lors de la vente de la collection du graveur français Watelet. Dans la foulée, l’année suivante, il publie le Recueil de quatre-vingt-cinq estampes originales… par Rembrandt, entré dans la postérité sous le nom de «recueil Basan». L’ouvrage bénéficie d’une telle notoriété qu’il sera édité à de nombreuses reprises tout au long du XIXe siècle par son fils ainsi que par d’autres, dont les Jean. L’intérêt de celui-ci réside également dans le fait qu’il soit complet, les recueils ayant été trop souvent dispersés.