Musée du Nouveau Monde, 10, rue Fleuriau, La Rochelle, tél. : 05 46 41 46 50, www.larochelle.fr Jusqu’au 19 mai.
Dans la lignée de ses précédentes expositions, le musée du Nouveau Monde poursuit sa démystification des peuples des Amériques, peu connus en France si ce n’est à travers le souvenir subjectif et spectaculaire qu’en ont laissé les westerns. Loin des guerres indiennes du XIXe siècle, d’intéressants témoignages évoquent ainsi des interactions plus pacifiques entre colons et autochtones, à l’image d’un bonnet d’enfant empruntant sa forme aux coiffes de bébé en tissu ou en dentelle des Occidentaux, mais réalisé en peau et délicatement orné de motifs en forme de piquants de porc-épic. Les pipes à figures, dont l’usage initial était cérémoniel ou social, ont quant à elles commencé à être fabriquées pour des étrangers amateurs de pittoresque dès le XVIIIe siècle. À l’inverse, la fleur de lys des fers français a été détournée, fabriquée par des forgerons anglais, puis américains, pour servir de lame de hache indienne, comme le prouve une pipe-tomahawk. Outre l’intérêt ethnographique de l’exposition, qui montre la vie quotidienne des tribus des Plaines et les aspects de leurs différentes cultures, les objets révèlent la qualité de leur artisanat. Alors que les hommes, coiffés de plumes d’aigle, se démarquent à la chasse, au combat et lors des cérémonies religieuses, les femmes se distinguent par leurs réalisations artistiques. De nombreux vêtements et accessoires en font l’illustration, richement et minutieusement brodés de perles de verre coloré ou de petites graines notamment, comme cette bande de couverture cousue de cent soixante mille seed beads. D’autres pièces en peau sont peintes d’ornements protégés par un glacis en colle animale et suc de cactus. Grâce aux héliogravures d’Edward Curtis, on imagine sans peine la fière allure de leur possesseur.