Le nécessaire de voyage, de déjeuner et de toilette reproduit page 56 de la Gazette no 4 (du 26 janvier) était le fil rouge de cette vente, intitulée «D’un Empire à l’autre» et revisitant le XIXe siècle. Objet historique, il portait les armes du marquis de Forbin-Janson l’un des chambellans de Napoléon Ier et, preuve de l’ingéniosité acquise par les fabricants, se découvrait à 7 686 €. À l’autre bout du XIXe, quatre objets d’art sous la forme d’une paire de chenets (reproduits ci-contre), posés à 4 662 €, et d’une autre de bougeoirs, allumés à 4 032 €, en bronze doré ciselé, traduisaient la virtuosité de l’un des plus célèbres ébénistes et bronziers de la seconde moitié du siècle. Henry Dasson (1825-1896) œuvre avec finesse à la réinterprétation des styles anciens, des règnes du Roi-Soleil à Louis XVI. Présent dans la plupart des grandes expositions, il est à chaque fois salué par la critique en 1878, on pouvait lire : «Nouveau venu dans la carrière industrielle, H. Dasson s’est rapidement créé, par la perfection de ses œuvres, une situation à laquelle nous applaudissons chaleureusement» et récompensé de prix. Son talent est de s’inspirer des plus grands, de Riesener à Carlin, en passant par Weisweiler, pas de les copier servilement : il leur imprime une réinterprétation personnelle, qui leur donne une seconde vie. Un artisan portant une attention toute particulière aux bronzes, ceux d’ornement comme ceux figurant des objets d’art, et dont la qualité de la ciselure le démarquera de ses concurrents.