Les avant-gardes du siècle dernier n’ont eu de cesse de renouveler l’expression artistique, avec une radicalité qui a donné naissance à une multiplicité de styles, dont cette vente d’art abstrait et contemporain rassemble les développements les plus connus depuis l’après-guerre. Revivifiée par le Salon des réalités nouvelles en 1946, l’abstraction géométrique s’enrichit de talents comme celui de Victor Vasarely, actuellement mis à l’honneur par la rétrospective que lui consacre le Centre Pompidou. Jouant avec la répétition des lignes et des formes, il crée des ambiguïtés visuelles dont témoigneront deux acryliques sur panneau proposés dans une fourchette de 15 000 à 25 000 €. Si ses formes s’approchent de la géométrie, Serge Poliakoff emprunte quant à lui une autre voie, celle de la matière qui rompt l’apparente rigueur de ses compositions. Sa touche dansera sur deux œuvres en camaïeux de bleu, montrant l’évolution de sa peinture : une gouache de 1953 aux motifs encore précis, et une huile sur toile de 1962, dont les contours se dissolvent dans la couleur (respectivement autour de 45 000 et 55 000 €). Les formes sont également l’apanage de Jean-Michel Atlan, mais elles ne se contentent pas d’être abstraites, certaines étant plutôt des figures allusives cernées de noir. Chacun pourra en juger avec une toile de 1959 (80 000/100 000 €). L’artiste a d’ailleurs été séduit par le mouvement Cobra, à la frontière de l’abstraction, du surréalisme et de l’expressionnisme. Simon Hantaï s’est successivement essayé à ces deux derniers courants avant de les abandonner pour entrer, entre 1958 et 1960, dans une période «mystique». Durant ce cycle précédant l’invention de ses pliages, il réalise une douzaine d’œuvres, notamment une Peinture (touches claires), conservée au Centre Pompidou, de laquelle cette toile est à rapprocher. Multipliant les mêmes signes à l’infini, il les transcende par la lumière, de même qu’il transforme le support de sa toile en matériau.