Vente le
28 mars 2018 - 14:15 (CEST) -
Salle 3 - Hôtel Drouot - 75009
Sous le regard de Sardanapale en sardoine…
Ouizille et Lemoine, 1830, broche «devant de corsage» en argent et or jaune en forme de losange ajouré de rinceaux, panaches et culots feuillagés, sertie de diamants taillés à l’ancienne et ornée de pierres précieuses plus importantes telles que diamant, émeraudes, saphirs et rubis, h. 8, l. 7,5 cm, poids brut 44,46 g. Adjugé : 468 000 €
Ouizille et Lemoine, 1830, broche «devant de corsage» en argent et or jaune en forme de losange ajouré de rinceaux, panaches et culots feuillagés, sertie de diamants taillés à l’ancienne et ornée de pierres précieuses plus importantes telles que diamant, émeraudes, saphirs et rubis, h. 8, l. 7,5 cm, poids brut 44,46 g. Adjugé : 468 000 €
Ils étaient magnifiques et brillaient de tout leur éclat dans leurs écrins en maroquin doré aux petits fers. Quoi donc ? Des bijoux en pierres précieuses et pierres dures, conçus au XIXe siècle par des joailliers demeurés anonymes ou ayant attrapé la lumière, proposés en première partie d’une vacation qui mettait ensuite à l’honneur une collection de tabatières en or réunie au XIXe siècle. L’ensemble se concluait brillamment sur le montant total de 2 262 000 €. La broche «devant de corsage» en argent et or jaune (reproduite ci-dessus), qui avait déjà attiré le regard de la Gazette no 12 du 23 mars (page 72), a accroché le plus haut suffrage, à 468 000 €. Cet objet rehaussé de diamants, saphirs de Birmanie et du Sri Lanka, rubis des mines de Mogok et émeraude de Colombie, était une petite parure en lui-même. Une pièce connue, puisque Henri Vever (1854-1942) l’avait reproduite dans son ouvrage sur La Bijouterie française du XIXe siècle (volume I, page 293) et heureusement, car cette illustration, en l’absence de poinçon, se révélait capitale en permettant de l’attribuer à Ouizille et Lemoine et d’en donner la date de fabrication, 1830. Cette maison, fondée la même année par Armand-Luc Ouizille, s’est rapidement fait remarquer par un goût très sûr et une grande recherche dans les dessins de ses bijoux, agrémentés de nombreuses pierres précieuses. Napoléon III fera appel à elle pour une commande d’insignes en diamants, présentés lors de l’Exposition universelle de 1855. Si cette pièce était attendue, les autres bijoux proposés révélaient des enchères plus surprenantes, mais justifiées au regard de leur qualité. Également reproduite dans le Vever (même volume, page 318) et de la même année, une broche «plaque de bracelet» affichant, en camée au centre, le profil d’un empereur romain lauré, dans un encadrement de diamants, se dévoilait à 117 000 €. Pour celle-ci, le créateur demeurait anonyme… De la délicatesse, cet ensemble n’en était point dépourvu. Le collier de cinquante-trois perles fines ainsi qu’une perle de culture en chute, dans son écrin de la maison Rouvenat - Félix Després et Cie, la résumait. Il sortait de sa coquille de nacre à 240 500 €, exprimant une belle pureté et la cote, toujours très soutenue, de ces petites merveilles de la nature nées dans l’eau de mer.
Que de majesté dans ce pendentif rectangulaire (8,8 x 4,8 cm, poids brut 50,80 g) en or jaune et argent, orné d’un camée en sardoine à trois couleurs, gravé d’un profil d’homme dans le goût assyrien ! Il était présenté dans un cadre en or jaune, cerné d’une triple ligne de diamants taillés à l’ancienne. Exécuté vers 1870, il ne portait aucun poinçon permettant de le rattacher à un joaillier. Et pourtant… Sa qualité et son extrême préciosité parlaient pour lui, et ce bijou des plus rares et originaux s’envolait littéralement, à 286 000 €. De la collection de tabatières en or du XVIIIe siècle, ce modèle en jaspe sanguin ressortait à 58 500 €. Ses encadrements ciselés de filets torsadés émaillés blanc et vert portaient le poinçon du maître orfèvre Pierre-François Drais (reçu en 1763), l’un des plus renommés de son temps, dont le nom revient régulièrement dans les comptes des Menus Plaisirs de la Couronne. Ses créations se retrouvent aujourd’hui dans les plus grandes institutions muséales : le Louvre, mais aussi la Wallace Collection, le Victoria and Albert Museum et à Waddesdon Manor. 130 000 € pour cette parure en or jaune se composant d’une paire de bracelets, d’une autre de pendant d’oreilles et d’une broche. L’ensemble est orné d’intailles ovales en cornaline, présentant des profils de philosophes, des femmes à l’antique et des têtes de bélier, réminiscence du goût pour l’Antiquité du milieu du XIXe siècle. L’un des pendants d’oreilles est insculpé d’un poinçon attribué au maître Léopold Adam et daté «1853». Les Années folles combinaient à l’insouciance, une quête de luxe qui allait remettre à l’honneur l’un des bijoux les plus précieux, le diadème. Celui-ci, en platine, était formé d’une grecque ajourée de quinze éléments en chute, chacun orné en serti perlé de diamants taillés en brillant. Ce modèle, qui se posait avec élégance à 204 100 €, était présenté dans son écrin à la forme de Rouvenat - Félix Després et Cie : une maison installée rue Lafayette, créée au milieu du XIXe par Léon Rouvenat (1809-1874), présente lors des expositions universelles de ce siècle fécond et qui se faisait ici remarquer par d’autres créations en platine, ornées de diamants et ou de perles, dont une barrette (84 500 €), un bracelet souple (71 500 €) et un collier de perles fines (240 500 €).
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