Sûres de leur séduction, tout en provocation, ces deux dames aux robes transparentes et au maquillage trop appuyé attisaient bien des désirs à Marseille en ce samedi 14 avril. Au final, Les Filles en vert d’Auguste Chabaud (voir Zoom régions, Gazette n° 14, page 30) iront rejoindre pour 90 520 € les collections déjà bien fournies du musée Fabre de Montpellier, qui s’affirme comme l’un des plus gros acquéreurs institutionnels en régions (voir Gazette n° 28 de 2017). Cet excellent score occupe désormais la troisième place dans la liste des meilleurs résultats obtenus par une œuvre de l’artiste (source Artnet). Un magistral morceau de peinture dans tous les cas, brossé en 1907, par le peintre d’origine nîmoise, alors qu’il est installé à Paris, et fréquente les maisons closes de la capitale. Si, au même moment, d’aucuns tentent de traduire ces atmosphères érotiques confinées en élaborant des formes inédites, tel Pablo Picasso avec ses Demoiselles d’Avignon, Chabaud, lui, choisit la voie expressionniste, très proche des Allemands contemporains ou du Hollandais Kees Van Dongen, en exaltant attitudes et coloris. Marseille oblige, d’autres artistes méridionaux succédaient au peintre fauve. Provençal d’adoption, Félix Ziem avait posé son chevalet au bord de la lagune la plus célèbre au monde, observée à l’envi sous son pinceau. Dès 1842, le peintre voyageur avait été subjugué par la cité des Doges, et ses lumières nacrées et changeantes, déclinant à l’infini des vues du Grand Canal, de la Dogana et de la place Saint-Marc. Avec une toile, intitulée tout simplement Venise, il récoltait 74 400 €. On terminait cet itinéraire artistique du côté de la cité phocéenne avec, forcément, Jean-Baptiste Olive, et ses Barques devant le cap Méjean, lumineuse vision des calanques qui s’échangeait contre 13 020 €.