Dix ans après la disparition de la galeriste, une petite centaine d’œuvres provenant de sa succession prennent le chemin des enchères.
Yaacov Agam, Julio Le Parc, Pol Bury, Luis Tomasello, Josef Albers, Richard Mortensen… autant de noms que l’on ne s’étonnera pas de retrouver aujourd’hui, puisqu’ils sont ceux des artistes dont elle exposa les œuvres à partir de 1944 (voir l'article Succession Denise René : abstraction et art cinétique de la Gazette n° 42, page 20). Dix ans plus tard, en 1955, elle les fait dialoguer avec celles de Duchamp, Picabia, Calder, Vasarely dans l’exposition «Le Mouvement», à l’origine du «Manifeste jaune», acte de naissance officiel du cinétisme. En 2001, le Centre Pompidou lui rend hommage dans l’exposition «Denise René l’intrépide, une galerie dans l’aventure de l’art abstrait». De cette dispersion, on a retenu une toile de 1950 de Youla Chapoval, Rupture (1 000/1 500 €), une sculpture en fer de Robert Jacobsen de 1955, KBA 62 (3 000/4 000 €), une œuvre sur papier de Francis Picabia de 1916-1917, Dents blanches (30 000/40 000 €), une maquette en perspective (en acier) de Nicolas Schöffer de la tour cybernétique de Paris, dont la construction devait s’achever en 1973 (4 000/6 000 €). Des Espaces chromatiques circulaires (Plexiglas et bois avec système lumineux, 1967-1968) de Gregorio Vardanega, prévoyez 6 000/8 000 €, et 7 000/9 000 € d’une sculpture en aluminium de Francisco Sobrino, Structure permutationnelle. Quatre œuvres de Jean Dewasne sont à l’affiche dont ce Don Juan inspiré de ses «Antisculptures» réalisées à partir d’éléments de carrosserie automobile (voir photo).